Les cigarettes pourraient être considérées comme un double fléau. Elles provoquent diverses maladies quand elles sont fumées et quand elles sont consumées, on jette leurs mégots. Ces derniers constituent, ne serait-ce qu’au niveau des mers et des océans, une catastrophe écologique. On considère en effet que ce sont les deuxièmes pollueurs de la planète. Il est pourtant possible de tirer parti de ces restants de cigarettes.
Est-il possible de recycler des mégots de cigarettes ?
Quand on écrase un mégot par terre, par inadvertance, on voit bien sûr qu’il constitue une pollution. Mais on peut le considérer autrement : il est en effet possible de recycler chacune partie qui compose le reste de la cigarette.
Petite autopsie du mégot : il se compose d’un restant de tabac. Ces quelques fibres qui ne sont pas fumées peuvent être mises dans des composts, en tant que matière naturelle. Le tabac pourrait donc être utilisé par les particuliers et les collectivités pour améliorer et amender la terre, afin de pouvoir faire pousser des fleurs, des légumes et des arbres fruitiers.
Le papier qui reste attaché au filtre ou qui l’entoure peut lui aussi être nettoyé des substances toxiques qu’il comprend et des odeurs qui rappellent sa provenance (comme pour tous les autres composants).
Le filtre en lui-même comprend des fibres. Ces dernières, une fois les substances toxiques et odeurs décrochées, pourront être utilisées à différentes fins. On peut par exemple fabriquer des panneaux et des produits isolants. Cela permettrait de procéder à la rénovation de bâtiments mais aussi de maisons et d’appartements afin de gagner en confort thermique. Avoir une meilleure isolation permet de faire des économies d’énergie.
Ce n’est pourtant pas la seule piste exploitée par les entreprises qui se spécialisent déjà et avec succès dans le recyclage de mégots car les fibres peuvent également servir à fabriquer certains vêtements d’hiver à l’instar des doudounes.
Pourquoi et comment recycler les mégots ?
Parlons d’abord de la méthode. Entreprises, mais aussi collectivités peuvent être sensibilisées au désastre écologique que représentent les mégots. Si elles le souhaitent, elles peuvent prendre des poubelles, cendriers et autres containers dans lesquels on met des mégots (il s’agit donc également de sensibiliser les usagers et les fumeurs en particulier).
Une fois pleins, ils sont transportés dans des usines de recyclage où chaque mégot est décomposé pour séparer et nettoyer les différentes parties. Cela est fait principalement à base d’eau et avec des produits inoffensifs pour la planète afin de rester le plus vertueux possible dans la démarche.
Les substances toxiques (il y en a des milliers dans chaque mégot) sont valorisées dans des laboratoires.
Pourquoi vouloir recycler et transformer des mégots ? Tout simplement, comme nous l’avons dit parce qu’ils représentent une menace écologique très importante.
Rien qu’en France, chaque année, on estime que sur les 68 milliards de cigarettes qui sont fumées, 25 000 tonnes de mégots vont finir sur les trottoirs et le sol en général, sans compter les personnes qui les jettent dans les caniveaux.
Premier pollueur de la mer avec deux millions de mégots récupérés chaque année par des entreprises de dépollution marine, ils vont être responsables de la mort de poissons, mais aussi d’autres organismes marins.
Sur terre, on pense rarement aux dommages collatéraux qu’ils peuvent créer en plus de la pollution brute : des mégots mal éteints sont responsables de départs de feux dans les campagnes mais aussi en forêts. Cela peut arriver d’autant plus fréquemment, alors que le monde commence à subir les premiers effets du réchauffement climatique. Les herbes sèches prennent plus rapidement feu.
Il est possible de lutter contre ce fléau, à condition de faire les gestes nécessaires : en l’absence de l’arrêt du tabac, il s’agit de mettre ses mégots aux bons endroits pour qu’ils puissent faire l’objet d’un recyclage complet.
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